Comment utiliser la technique du storytelling pour convaincre un recruteur ?
Un bon discours ne suffit plus en entretien : il faut marquer les esprits. Et pour cela, le storytelling est l’un des outils les plus puissants.
Utilisée à bon escient, cette technique permet de donner vie à vos expériences, de créer une connexion émotionnelle avec le recruteur et de vous démarquer des autres candidats.
Mais encore faut-il savoir s’y prendre. Dans cet article, découvrez comment maîtriser l’art du storytelling pour faire la différence lors de vos entretiens.
1. Qu’est-ce que le storytelling en entretien ?
Le storytelling, ou “l’art de raconter des histoires”, consiste à structurer vos propos comme un récit, avec un début, un développement et une fin. En entretien, il ne s’agit pas d’inventer des histoires, mais de présenter vos expériences comme des narrations vivantes et engageantes, plutôt que comme une simple liste de faits.
Pourquoi ça fonctionne ?
Le cerveau humain retient beaucoup mieux une histoire qu’une donnée brute.
Cela capte l’attention du recruteur dès les premières secondes.
Le storytelling humanise votre parcours et vous rend plus mémorable.
Il permet de faire passer des messages clés (valeurs, compétences, état d’esprit) sans les dire directement.
2. Les éléments d’une bonne histoire en entretien
Une histoire percutante en entretien repose sur les éléments suivants :
Un contexte clair : Où et quand cela s’est-il passé ? Quelle était la situation ?
Un défi ou un problème : Quelle difficulté deviez-vous surmonter ?
Des actions concrètes : Qu’avez-vous fait ? Quelles décisions avez-vous prises ?
Un résultat mesurable : Quels ont été les effets ? Y a-t-il un impact chiffré ?
Une leçon retenue : Qu’avez-vous appris ? En quoi cela vous a-t-il fait progresser ?
Astuce : Vous pouvez utiliser la méthode STAR (Situation, Tâche, Action, Résultat) comme base pour structurer votre histoire, tout en y ajoutant une dimension émotionnelle.
3. À quels moments utiliser le storytelling en entretien ?
Le storytelling peut s’insérer à plusieurs moments stratégiques d’un entretien :
En réponse aux questions comportementales : “Racontez-moi un échec”, “Donnez un exemple de leadership”.
Pour présenter votre parcours : Une narration fluide et engageante vaut mieux qu’un simple enchaînement de dates.
Pour parler de vos réussites : Une réussite racontée comme une aventure a beaucoup plus d’impact.
En conclusion : Une dernière histoire inspirante peut laisser une excellente impression finale.
4. Exemple de storytelling réussi
Question : Parlez-moi d’un projet dont vous êtes fier.
Réponse version storytelling :
« L’an dernier, alors que j’étais chef de projet junior dans une start-up tech, on m’a confié un projet de refonte d’un outil interne. L’équipe était démotivée, le planning serré, et les ressources limitées.
J’ai commencé par organiser une réunion de co-construction avec les utilisateurs pour bien cerner leurs besoins. Ensuite, j’ai découpé le projet en sprints agiles, ce qui a redonné du rythme à l’équipe.
Au bout de six semaines, nous avons lancé un prototype qui a immédiatement réduit de 30 % le temps de traitement des demandes. Ce projet m’a appris qu’impliquer les utilisateurs dès le début peut faire toute la différence. »
Pourquoi ça fonctionne ?
On comprend le contexte et l’enjeu.
Le récit met en valeur des compétences clés (organisation, leadership, agilité).
Le résultat est concret.
Le tout est raconté de façon vivante et fluide.
5. Comment construire vos histoires à l’avance ?
Avant vos entretiens, préparez 3 à 5 histoires professionnelles que vous pourrez adapter en fonction des questions. Voici une méthode simple :
Faites la liste de vos expériences marquantes (projets, stages, échecs, conflits résolus, idées proposées…).
Pour chacune, identifiez :
Le problème à résoudre.
Les obstacles rencontrés.
Ce que vous avez fait concrètement.
Les résultats obtenus.
Ce que vous en avez retenu.
Répétez-les à voix haute pour fluidifier le discours et garder un ton naturel.
Objectif : raconter une histoire en 1 à 2 minutes, avec une structure logique et sans se perdre dans les détails.
6. Les erreurs à éviter
Même si le storytelling est puissant, il peut vite devenir contre-productif s’il est mal utilisé. Voici ce qu’il faut éviter :
Inventer ou exagérer : Le recruteur peut creuser et repérer les incohérences.
Se perdre dans les détails : Une histoire trop longue noie le message principal.
Oublier l’objectif de la question : L’histoire doit répondre clairement à ce que le recruteur cherche à savoir.
Jouer un rôle : Restez sincère et authentique, c’est ce qui crée la connexion.
7. Storytelling + émotions : le duo gagnant
Un bon storytelling ne se contente pas de dérouler des faits. Il fait ressentir quelque chose : la pression d’un délai, la satisfaction d’un succès, la frustration d’un échec, la fierté d’avoir surmonté une difficulté…
Incarnez vos récits : utilisez des mots concrets, des verbes d’action, des intonations vivantes. C’est ce qui va ancrer l’histoire dans la mémoire du recruteur.
Conclusion
Le storytelling est bien plus qu’un simple effet de style : c’est une arme stratégique en entretien, capable de transformer des expériences banales en récits puissants et convaincants.
Préparez vos histoires, entraînez-vous à les raconter, et surtout, faites-les vivre. Vous laisserez ainsi une empreinte durable dans l’esprit du recruteur, ce qui peut faire toute la différence face à d’autres candidats au profil similaire.